La sécurité sanitaire des élèves des lycées et des personnels est de la responsabilité de la région. Candidats sur la liste « Pouvoir vivre en Île-de-France, nous entendons l’exercer pleinement face au risque pandémique afin de garantir le droit à une éducation de qualité pour tous les jeunes Franciliens et de protéger celles et ceux qui font vivre notre service public. Par Céline Malaisé, Paul Vannier et Clémentine Autain.
Nos écoles, collèges et lycées sont une caisse de résonance de toutes les failles mises à vif par la pandémie. Leur fermeture, lors du premier confinement au printemps dernier, a été une épreuve pour des millions d’élèves et de familles. La fracture éducative s’est renforcée malgré tout le dévouement et l’inventivité des enseignants alors que rien n’était prêt pour l’enseignement à distance.
Depuis un an, les parents ont du aider leurs enfants tout en télé-travaillant, parfois dans des petits appartements. La vie sociale s’est réduite à si peu que l’école y occupe une place démesurée. Chacun pressent que si elle craque à son tour ce sera un autre pan de notre vie d’avant qui sera emporté.
La fermeture actuelle des établissements scolaires est bien sur d’abord la conséquence de l’aggravation de la situation sanitaire. Mais cette dernière s’explique largement par l’incurie du gouvernement. Avec davantage d’anticipation, de planification et de moyens humains et financiers, une telle situation aurait pu être évitée. A la place, les personnels de l’Education nationale ont subi la multiplication des ordres et contre-ordres, revirements et allégements de protocoles décidés par Jean Michel Blanquer.
Toute catastrophe à ses causes. Le déni, les mensonges et l’immobilisme du ministre de l’Education nationale ont ainsi laissé nos établissements scolaires sans défense face à l’avancée de la Covid. Jean-Michel Blanquer a produit des statistiques alternatives à celles de Santé publique France pour minimiser l’ampleur de la contamination. Il a refusé les conclusions des travaux scientifiques pointant le rôle propagateur des plus jeunes dans la diffusion de la maladie.
Mais plus largement c’est tout un modèle qui a révélé ses fragilités face à l’épidémie.
Depuis des décennies, les pouvoirs publics ont privilégié des établissements de grande taille, accueillant parfois des milliers d’élèves et de personnels. Alors que la moyenne francilienne est de près de 660 élèves par lycée, les derniers chantiers lancés par la droite régionale sont bien au delà des 1000 élèves comme le lycée international de Palaiseau qui devra accueillir 1 400 élèves.
Dans le même temps, les suppressions de postes d’enseignants ont conduit à l’augmentation du nombre moyen d’élèves par classe. La hausse de la démographie lycéenne a placé un lycée francilien sur dix en sureffectif. Cette situation risque par ailleurs de se généraliser en raison du sous investissement dans la construction de nouveaux lycées décidé par Valérie Pécresse.
Au sous rythme de construction actuel, il manquera 20 000 places en 2027 pour accueillir tous les nouveaux lycéens franciliens. Ces politiques conjuguent leurs effets pour accroître la vulnérabilité du système éducatif à la Covid. C’est tout ce modèle qu’il faut aujourd’hui repenser pour construire les lycées du XXIème siècle prenant en compte les risques sanitaires et climatiques et les exigences d’une réussite éducative.
Avant tout, il faut protéger les lycéens, les personnels enseignants et éducatifs, la société toute entière, lors de la réouverture des lycées début mai. 100 000 de nos concitoyens sont déjà morts du virus et notre région, l’Ile de France, a été la plus durement frappée du pays.
Alors que le Conseil scientifique alerte sur le risque d’une quatrième vague à l’automne, nous avons toutes les raisons de craindre que laissée aux mains des dirigeants actuels, la gestion de cette crise ne nous permette pas d’en sortir. La droite régionale n’est pas à la hauteur de l’enjeu lorsqu’elle se contente de distribuer des masques en tissu inefficaces aux lycéens, un ordinateur peu performant sans maintenance aux élèves de Seconde et qu’elle recourt à l’intérim pour remplacer les agents en arrêt maladie.
Pourtant des solutions existent.
Dotée d’un budget de 5 milliards d’euros par an dont 800 millions sont aujourd’hui consacrés aux lycées, la région peut engager dès septembre 2021 un « Plan santé lycées » avec la mobilisation d’un fonds Covid régional à hauteur de 50 millions €.
Pour des adaptations durables, nous demandons à l’Etat et au ministre de l’Education nationale la création d’un fonds spécial qui pourrait être une DRES (dotation régionale d’équipement scolaire) Covid-19. Il en a les moyens puisque cette année il a renoncé à consommer 600 millions de son budget, somme avec laquelle il aurait pourtant pu, par exemple, recruter plus de 13 000 personnels.
Les vacances d’été doivent être mises à profit pour équiper toutes les salles des lycées de capteurs de CO2 et installer des purificateurs d’air dans les cantines et les locaux dont l’aération est insuffisante. Les fonds européens React EU doivent être mobilisés pour passer commande à des entreprises françaises et franciliennes. Une adaptation des locaux scolaires est indispensable, et passe par un recensement des équipements des collectivités qui pourraient être mobilisés pour dédoubler des classes.
La Région doit veiller à la vaccination de tous les personnels scolaires et commander des vaccins si nécessaire.
Ce plan santé doit également prévoir la fourniture gratuite de masques FFP2 et chirurgicaux à tous les élèves et les personnels, ainsi que la mise en place une stratégie de tests afin que chaque personne dans un lycée puisse être testé de manière régulière. Il doit également inclure un vaste plan de recrutement permettant d’aller jusqu’à 1 200 embauches supplémentaires d’agents régionaux.
La sécurité sanitaire des élèves des lycées et des personnels est de la responsabilité de la région. Candidats sur la liste « Pouvoir vivre en Île-de-France, nous entendons l’exercer pleinement face au risque pandémique afin de garantir le droit à une éducation de qualité pour tous les jeunes Franciliens et de protéger celles et ceux qui font vivre notre service public.
Céline Malaisé, enseignante, cheffe de file du PCF, conseillère régionale, présidente du groupe Front de gauche.
Paul Vannier, enseignant, tête de liste « Pouvoir vivre en Ile de France » dans le Val d’Oise
Clémentine Autain, tête de liste régionale de la liste « Pouvoir vivre en Ile de France »