Les cotisations sociales pour le financement de la Sécu sont un enjeu majeur caché de la présidentielle : la cotisation sociale fait partie du salaire ( le salaire brut ), c’est un salaire social différé et non des charges. ( Une partie de la valeur ajoutée économique produite par le travail est mutualisée et redistribuée par l’intermédiaire des caisses maladie, retraites, accidents du travail, prestations familiales … en cas de besoin ! )
Supprimer la cotisation sociale, l’affaiblir ou la remplacer par un impôt comme c’est le cas au travers des différentes réformes depuis de dizaines d’années c’est mettre à bas tout ce système de solidarité et çà a toujours été le rêve de la droite et du patronat … accompagnés par les socialistes au nom d’un certain réalisme … et le programme de Mélenchon soi-disant le plus à gauche ne dit pas vraiment autre chose quand à son financement ! Autant donc ne pas les aider dans cette entreprise et faire la clarté sur le sujet au cours de cette campagne électorale en en débattant avec les français.

Car le financement de la sécu par la cotisation sociale est un bien précieux du salariat en France acquis historiquement dans le cadre d’une forte influence des idées communistes, bien précieux qui est celui déjà de créer un cercle vertueux qui fait que les augmentations de salaire servent automatiquement à son financement
Elle évite aussi de passer par la capital privé qui en prélève sa dîme et en modifie les finalités ( on n’est déjà plus dans le principe d’une révolution civilisationnelle : « on cotise suivant ses ressources on reçoit selon ses besoins ) … elle évite aussi le recours à l’état ou se retrouve en gestion instable le rapport de forces entre classe sociale et la défense de leurs intérêts réciproques
Un autre avantage est que le financement des besoins humains (maladie, vieillesse, allocations familiales .. ) sont financés par le développement même de la productivité du travail humain et sa légitime rémunération … toujours à conquérir dans une société ou il existe une classe de possédants le capital humain et matériel … et une autre « qui ne possèdent » que sa force de travail manuel et intellectuel à vendre sur un marché du travail
Il y a donc dans la sécu par son mode de fonctionnement sinon une certaine prise de pouvoir du salariat sur le capital, tout au moins une esquisse, un modèle, une invitation à l’oeuvre pour aller plus loin qu’évidemment le patronat et les représentants du capital en tant que gestionnaire politiquement actif du rapport de domination sociale ne peuvent accepter
C’est aussi un des apports de la démarche de Croizat de faire toucher du doigt concrètement bien que partiellement au monde du travail et notamment à la classe ouvrière en quoi sa prise de pouvoir social quelle prends ainsi au capital et en dehors de l’état à non seulement un rôle émancipateur pour elle-même mais aussi sur l’ensemble de la société
C’est par exemple dans cette optique qu’il faut appréhender le projet et de la proposition communiste d’une SEF Sécurité-Emploi-Formation allant vers la suppression du marché celui du travail … là ou celui-ci est transformé en échange marchand
C’est dans ce cadre d’ailleurs qu’il pourrait y avoir un compromis historique avec un réformisme populisme qui proposerait ce recul historique déjà bien entamé sous le couvert d’une extension des droits et d’une simplification du financement : le salariat déléguant son pouvoir pris sur ses propres conditions d’existence à une délégation de pouvoir étatique supposé construire l’union populaire !
Alerte : Le projet de Grande Sécu de Macron

Aujourd’hui, alors que la France est la 5e puissance du monde, 32 % des Français hésitent ou renoncent à se soigner pour des raisons financières
rappelons quelques chiffres ici
-80 milliards d’évasion fiscale
-40 milliards d’exonérations de cotisations sociales patronales
-20 milliards de fraude patronale à l’entreprise
-40 milliards de cadeaux patronaux de CICE
-313 milliards de revenus financiers non soumis à la cotisation sociale…
… et plus spécifiquement le financement de la cotisation sociale peut se réaliser
… par l’augmentation des salaires
… en revenant sur les exonérations de cotisation sociale notamment pour les bas salaires et les zones franches qui sont en fait une trappe à bas salaire, les patrons ont intérêt à embaucher avec des bas salaires !
… l’égalité de salaire hommes-femmes
… une politique ambitieuse en terme d’emploi et de salaire ( somme nous pour la réindustrialisation en liens avec les besoins sociaux et écologiques immenses … pour une autre logique de développement
Attention, faux ami : En réalité la cotisation dite patronale fait partie du salaire à part entière ! 
Si l’on veut réussir à changer les choses il est nécessaire de commencer de suite à enclencher une autre logique productive et d’affectation des richesses et de s’en donner les moyens notamment par de nouveaux pouvoirs à donner au travailleur dans l’entreprise
… le rassemblement populaire et son éventuel traduction dans le champs politique tout les deux à construire ne peuvent se faire que sur cette base … sinon malgré de beaux atours çà s’appelle de la régression sociale … or celle-ci n’est pas à accompagner mais à combattre y compris dans le champs politique
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La CSG, c’est un impôt tendant à remplacer la cotisation sociale : C’est un axe d’attaque qui participe au démantèlement de notre édifice social bâti dans les années d’après-guerre et nombreux à gauche croient que c’est uniquement la Droite qui s’attaque à la Sécurité Sociale. ( prenez le temps de lire … l’encadré plus bas expliquant le cheval de Troie que constitue la CSG pour le financement de la sécu … ainsi que ceci ci-dessous )
Acte 1 : 1990 Mélenchon vote pour l’instauration de la CSG
Acte 2 : en 1991 la CSG contribution sociale généralisée, est mise en place par le gouvernement Rocard . Contrairement à la cotisation sociale, elle n’ouvre droit à aucune prestation sociale : Elle transforme notre Sécurité Sociale en un auxiliaire de l’Etat en matière de lutte contre la pauvreté, rompant avec sa vocation initiale, conçue comme une institution du salaire visant à protéger les travailleurs de notre pays. Elle participe à la régression sociale du monde du travail et à son assujettissement à l’ordre social dominant du capital et de son profit !
Acte 3 : 2012 Le Front de Gauche propose la suppression de la CSG
Contexte politique : En 2012, la campagne était une campagne collective d’une coalition de plusieurs organisations et les décisions se prenaient dans un comité de coordination du Front de Gauche.( Le PCF avait donc son mot à dire )
Acte 4 : 2017 Mélenchon propose de pérenniser la CSG ( Mélenchon est en fait revenu à la position PS. ) La fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu était au programme de Hollande en 2012.
Contexte politique : en 2017 la FI ne voulait nullement d’une campagne menée par une coalition de partis comme l’était le FDG, ne voulait nullement faire apparaître les logos des différentes forces politiques qui avaient choisi de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Et il était demandé aux adhérents du PCF, à titre individuel, de rejoindre un mouvement concurrent, d’y militer, de diffuser la propagande du mouvement et décréter que le mouvement ne dialogue pas avec les partis « alliés », qu’il se suffit à lui-même, que les « coalitions » de partis, c’est de la tambouille, que les initiatives de soutien du parti allié « brouillent les message du mouvement »

Toutefois, ce revirement est difficile à avaler pour les membres de la « France Insoumise » qui militent par ailleurs à la CGT qui est farouchement hostile à la fusion CSG impôts. C’est probablement pourquoi la page 64 du programme « l’Avenir en Commun » existe en deux versions différentes : une qui mentionne explicitement la CSG, l’autre plus elliptique qui évoque seulement « l’imposition sur les revenus » dont évidemment la CSG fait partie. Conclusion : Macron a les mains libres sur la CSG
Pour les communistes, la CSG est toujours inacceptable et inacceptée. Non seulement parce qu’elle ampute le pouvoir d’achat des retraités, des chômeurs et des salariés en maladie, mais surtout parce qu’elle remet en cause un principes fondateurs de la Sécurité Sociale : celle-ci doit être financée directement par des cotisations appartenant aux salariés, et non par l’impôt.
C’est ce qui permet de garantir une certaine pérennité de cette conquête sociale. La pratique de l’impôt par l’Etat étant assez sujet à la conjoncture et à la vision libérale et réformiste des choses qui font du social et du travail vivant un coût pour la société et une variable d’ajustement tout trouvé
Ce sera un des enjeux de la campagne électorale de faire la clarté sur qui ( y compris à gauche ) propose quoi pour le financement de la sécu alors que la cotisation sociale … est centrale et devrait faire l’objet d’une lutte constante … et pas varié selon les moments politiques … et devrait être défendu par toute les différentes composantes de la gauche et de l’écologie politique … malheureusement force est de constater que c’est loin d’être le cas !
Mais en fait cela relève de nos différences de fond sur des sujets essentielles qui justifie la nécessité d’une parole communiste dans le débat
Ce problème, cette différence pour faire court et aller au plus fondamental se retrouve en fait tendanciellement dans le programme de FI-Mélenchon qui peut apparaître comme le plus abouti à gauche mais qui ne nous convient pas, ses propositions relevant plutôt du recours à l’état même si c’est dit en dernier recours plutôt qu’à la remise en cause des processus de domination capitaliste là ou elle prends sa source cad dans la production … alors que nous pour réussir nous pensons qu’il faut changer de système et donc s’atteler à changer l’ADN de ce système … sinon c’est condamner à chaque fois le mouvement ouvrier à sa défaite politique
Historique de la sécu sur frico-racing.com
